Casablanca sera la capitale africaine de l’investissement et de l’entrepreneuriat les 2 et 3 avril 2015 à l’occasion de la 3e édition de HUB Africa, le premier salon des investisseurs et des entrepreneurs en Afrique. Ce salon, organisé par NGE IMPACT en partenariat avec le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, est le plus grand rassemblement des acteurs publics et privés, nationaux et internationaux de l’investissement et de l’entrepreneuriat en Afrique. Fort du succès de ses deux premières éditions et bien dans son manteau de catalyseur de toutes les énergies créatrices de valeurs et d’emplois, HUB Africa revient cette année avec un seul mot d’ordre « croire en l’Afrique, investir en Afrique ». Petit tour d’horizon avec Zakaria Fahim, Président de HUB Africa.
Pourriez-vous expliquer et développer en quelques mots le thème du salon de cette année : « la co-localisation triangulaire, levier de développement Nord-Sud » ?
Les politiques ont mis des mots derrière une pratique non verbalisée chez les entrepreneurs. La triangulaire est une nécessité et une pratique qu’il faut structurer et accompagner. L’inter-relation entre les trois parties du globe à travers la création de nouvelles connexions permet de sortir avec plus de réflexions sur des sujets qui paraissaient invisibles ou pas importants lorsque chaque partie opérait seule. Ces nouvelles liaisons sont le moteur du développement et de la croissance entre les continents. Plusieurs opportunités existent, il reste juste à les trouver.
C’est pourquoi nous contribuons à travers le HUB Africa à créer un nœud central et notre emplacement géographique joue un grand rôle dans ce sens, en intégrant une donnée clé de la réussite la maîtrise de la dimension culturelle de notre continent. L’Afrique du Nord, et Casablanca en particulier, sont devenus grâce à l’investissement des éclaireurs que sont nos banques et assurances, opérateurs télécoms et acteurs dans le BTP, un partenaire important de l’Afrique subsaharienne et des acteurs africains. Casablanca se veut une passerelle et un passeur crédible pour aller du nord vers le grand sud africain avec le maximum de sécurité et de garantie de réussite.
La part de marché de la Chine sur le continent africain est passée de moins de 2 % en 1990 à plus de 16 % en 2011. Au-delà des pays européens, de très nombreux pays ont intensifié leurs liens avec l’Afrique comme l’Inde ou les Etats-Unis, l’Iran, et de nouveaux acteurs sont apparus comme le Brésil, les pays du Golfe, la Turquie, la Malaisie.
C’est la 3e édition de HUB Africa. Quels ont été les résultats des deux précédentes éditions ? Avez vous des exemples concrets et positifs à donner ?
Les deux premières éditions de HUB Africa ont connu un franc succès et j’en veux pour preuve que la problématique de l’entrepreneuriat est plus que jamais un sujet de société pour tout le continent. HUB Africa a réuni en un seul lieu l’ensemble des acteurs, outils et experts qui participent à l’accompagnement des entrepreneurs. Des boites à outils ont été mises en place pour permettre aux patrons de PME et start-up de consommer de la formation-action avec une logique plug and play. L’idée, c’est être utilisable immédiatement. Les thèmes abordés ont couverts la création d’entreprise, le développement, la reprise & transmission, le financement. Toutes ces thématiques ont été abordées sous l’angle de l’entrepreneur pour qu’il soit un chef d’orchestre responsable et capable de communiquer avec ses troupes et ses parties prenantes.
La vedette incontestée des deux premières éditions a été le régime de l’auto-entrepreneur a été plebiscité. Nous avons eu l’annonce solennelle du dépôt du texte de loi de l’Auto-entrepreneur au parlement par un chef de parti membre de la coalition. Le texte a été voté et il est rentré dans le paysage socio-economique le 1er janvier 2015. Ce dispositif est un modèle de rupture. Il offre de l’air aux créateurs et aussi à tout le pan de l’économie qui opère dans l’informel. En effet, c’est un projet qui permettra de réduire la fracture numérique en intégrant le Mobile payement et surtout la retenue à la source pour permettre la cotisation à la couverture sociale et aux impots de façon indolore. L’objectif : faciliter le passage à l’acte d’adhésion au tissu économique formel.
Tout le monde sait que vous êtes un homme de chiffres. En avez-vous à nous communiquer ?
Plus de 4.000 visiteurs ont consommé nos services. Sur 2.000 m2 d’expositions, la première édition a connu 60 exposants et partenaires répartis en des villages thématiques. Un espace rencontres a permis la mise en place de plus de 1.000 mises en relations, opportunités d’affaires et réseaux professionnels. 60 conférences et ateliers animés par plus de 80 experts et conseillers traitants 15 thèmes par jours au profit des visiteurs. Plus de 70 personnalités économiques et politiques interviewées.
Quelles ont été les réponses concrètes du Hub Africa au service des entrepreneurs Africains ?
Dans le cadre de la coopération sud-sud, nous avons créé un événement unique en Afrique, Saga Africa où 50 jeunes porteurs de projets et entrepreneurs ont relevé le défi de traverser 3.500 km en bus pour nous rejoindre. Nous avons offert une formation « parcours du jeune entrepreneur » qui a permis de faire mûrir les projets de 260 jeunes entrepreneurs tous basés en province. Ils ont confirmé l’apport du Hub Africa pour booster leur business et renforcer leur conviction d’entreprendre.
A travers l’espace consultation, le partage d’expériences avec les jeunes entrepreneurs a été fait par plus de 50 chefs d’entreprise. Nous avons aussi interpellé le politique en proposant un texte de loi sur les business angels et avons annoncé le lancement d’une association d’auto-entrepreneurs avec mise à disposition d’un portail pour un meilleur accompagnement avec l’appui de l’union des auto-entrepreneurs en France. Nous avons également mis en place un partenariat avec les experts comptables.
Enfin, nous avons aussi initié les HUB Africa Awards. Ils ont récompensé les acteurs publics et privés africains, pré-selectionnés par nos partenaires, qui ont œuvré dans la promotion de l’entrepreneuriat et l’accompagnement des entrepreneurs. Les Awards ont rendu hommage à l’engagement et au courage des entrepreneurs à travers 10 prix : Entrepreneur de l’Année, Femme Entrepreneur de l’Année, Startup, Mentor, Educateur, Réseaux d’accompagnement, Territoire, Entrepreneur Social, Jeune entrepreneurs (-30ans) et le Prix Coup de Cœur.
Quelles sont les ambitions du Hub Africa ?
Nous voulons faire du Hub Africa la fête des Entrepreneurs du continent pour venir partager et innover sur les pratiques de demain. Nous voulons aussi à travers notre plateforme Web TV, avoir un outil permanent sur l’année pour accompagner la mise en place de la culture et de l’accélération de l’entrepreneuriat.