Les pratiques de construction respectueuses de l’environnement remontent au début du XXème siècle, avec l’architecture organique de Frank Lloyd Wright et les bâtiments historiques comme le “Falling Water”. On trouve désormais des exemples de cette tendance dans le monde entier. Selon l’enquête “World Green Building Trends” réalisée dans le monde entier par McGraw Hill Construction, 51% des entreprises prévoient que plus de 60% de leurs constructions seront vertes d’ici à 2015. L’étude montre que la construction écologique vaut la peine d’un point de vue économique.
En outre, l’accélération de la tendance verte n’est pas seulement l’affaire d’une région en particulier, mais s’est répandue dans le marché mondial de la construction. Beaucoup de pays qui sont répertoriés sur Lamudi, un portail immobilier mondial qui se concentre sur les marchés émergents, proposent un nombre élevé de propriétés écoresponsables.
Citons par exemple les “Clearpoint Residencies” proches de Colombo au Sri Lanka. Surnommé le plus grand jardin vertical du monde, son développement devrait être achevé en avril 2016. La façade est entièrement recouverte de terrasses plantées et de manguiers, pas seulement pour décorer, mais aussi pour réduire le niveau de chaleur du bâtiment, en diminuant l’exposition à la lumière directe du soleil et en fournissant de l’air plus frais. Les plantes agissent comme une barrière sonore, fournissent de l’ombre, et nettoient l’air ambiant. Ainsi, le montant consacré à la climatisation peut être réduit.
En Avril, Lamudi a publié une recherche qui a montré dans quelle mesure le penchant pour la construction verte déferle sur les marchés émergents. Sur la plateforme Lamudi, des villes comme Karachi (Pakistan), Dhaka (Bangladesh), Amman (Jordanie) ou Yangon, la plus grande ville du Myanmar, sont les plus avancées en matière d’éco-construction en ce qui concerne les pays émergents.
Ces villes ont le plus grand nombre de propriétés à vendre ou à louer offrant des caractéristiques écologiques, mais également une côte d’efficacité énergétique élevée, des panneaux solaires, des réservoirs d’eau et les systèmes de traitement des eaux usées. La ville pakistanaise de Karachi par exemple, a maintenant plus de 8200 propriétés écoresponsables listées sur le site.
Kian Moini, co-fondateur et Directeur Général de Lamudi, a déclaré: « Tout au long de l’année, nous avons vu la tendance vers les maisons écologiques accélérer dans nos pays. Nous prévoyons que 2015 sera l’année qui verra la construction verte s’accentuer dans les marchés émergents, surtout qu’investir dans la construction verte est bon pour les affaires ».
Le rapport de McGraw Hill Construction montre que la principale motivation n’est plus liée aux valeurs idéalistes. Il y a eu un élan pour la construction verte car cela offre de bonnes opportunités d’investissements et d’affaires. Les pratiques vertes dans la construction sont considérées comme une «occasion de faire des affaires à long terme dans le monde entier », indique le rapport. En 2015, les facteurs qui font que cette tendance est en pleine expansion sont: un marché grandissant, une plus grande demande de la part des clients, des coûts d’exploitation à la baisse mais aussi un effort sur l’image de marque et les relations publiques.
Bien sûr, des raisons sociales et environnementales poussent à investir dans l’écoconstruction, comme l’amélioration de la santé, les gains de productivité, la réduction de la consommation d’eau, d’émissions de gaz à effet de serre ainsi que la conservation des ressources naturelles. Néanmoins, ceux-ci conduisent également à certains avantages financiers, qui sont la diminution des coûts d’exploitation, l’augmentation de la valeur des projets écoresponsables et l’augmentation de valeur de l’actif des bâtiments verts.
« Pour ces raisons, l’écoconstruction n’a pas uniquement pour but de bien agir ou d’être révolutionnaire, mais permet également aux promoteurs et aux acteurs du marché de pouvoir réaliser des économies en développant un système écologique », ajoute Moini. « Parmi les autres avantages, on peut également citer une baisse des coûts de l’énergie, de l’entretien de l’eau, mais également des crédits d’impôt et autres incitations financières. »