L’accès au logement représente une préoccupation majeure pour le citoyen marocain, mais il s’agit également d’une préoccupation d’ordre gouvernementale : le Maroc accuserait un déficit de plus de 400.000 logements. Bien que, suite à des initiatives étatiques comme les prêts accordés dans le cadre des fonds Fogarim et Fogaloge, la situation a nettement évolué, les jeunes actifs ainsi que la classe moyenne sont souvent confus face à l’une des décisions les plus importantes de leur vie d’adulte : se loger. La majorité d’entre eux se voient ainsi dans l’obligation de recourir à un crédit immobilier pour acquérir un premier logement.
Sur la base de trois tranches salariales représentatives, et en prenant en considération les taux moyens actuellement pratiqués par les organismes bancaires du royaume en terme de crédit immobilier, ainsi qu’un taux d’endettement situé entre 40 et 50%, Lamudi propose un tour d’horizon non exhaustif.
Secteur public :
Un rapport sur les ressources humaines publié par le ministère de l’Economie et des Finances en 2013 stipule que le Maroc compte plus de 577 000 fonctionnaires. La rémunération de ces derniers varie bien entendu selon les ministères, les départements et les grades. Néanmoins, toujours selon ce rapport, la moyenne des salaires, tous ministères confondus, se situe autour de 7 250 Dhs. Avec un taux de 5,5% pour une durée de 20 ans et une mensualité de 3 400 dirhams, un fonctionnaire se situant dans cette tranche peut prétendre à un crédit à hauteur de 500 000 Dhs. Cependant, grâce au statut d’employé de l’état, et donc la sécurité qui l’accompagne, les banques sont généralement plus enclines à proposer un crédit pouvant atteindre les 25 ans, ainsi qu’un accès à des taux préférentiels.
Secteur privé :
Malgré les disparités salariales que nous pouvons remarquer dans le secteur privé au Maroc (allant de 1 500 Dhs par mois dans le secteur des services dans le privé, à plus de 20 000 Dhs dans les NTIC et les banques pour les cadres supérieurs), et selon les chiffres de la Caisse nationale de sécurité sociale, 87,2% des salariés déclarés (dont le nombre se situait à trois millions en 2014), touchent moins de 6 000 Dhs par mois, avec une moyenne salariale de 4 811 Dhs. Sur une durée de 20 ans, avec une mensualité de remboursement de 2 063 dirhams un salarié se situant dans cette tranche peut prétendre à un crédit de 300 000 Dhs. A noter que plusieurs paramètres sont à prendre en compte, l’âge du demandeur de crédit, ou encore la nature de la profession exercée, étant autant de facteurs ayant un impact direct sur les fluctuations du taux ainsi que sur sa durée.
Toujours dans le secteur privé, cette fois-ci sur la base des chiffres de la Caisse Marocaine Interprofessionnelle de Retraites (CIMR) sur la même période, le salaire moyen des affiliés est nettement supérieur, puisqu’il se situe à hauteur de 11 205 Dhs. Toujours sur la base des même taux et durées cités plus haut, un salarié ayant une rémunération mensuelle se situant à 11 205 Dhs, peut prétendre à un crédit à hauteur de 700 000 Dhs, pour une mensualité de 4 815 Dhs, sur une durée de remboursement de 20 ans.
Secteur Libéral/ informel :
Fin 2013, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique gouvernementale visant la promotion du logement social, l’état a créé deux fonds de garantie pour la couverture des prêts bancaires, accordés à des conditions avantageuses au personnel du secteur public et aux populations à revenus modestes et/ou non réguliers, ainsi qu’à destination des MRE. Des fonds qui, au fil des ans, ont permis à une population qui n’est pas toujours éligible pour un crédit classique d’accéder à un prêt immobilier. A la fin du premier semestre de l’année 2015, 9 471 personnes ont bénéficié d’un crédit par le biais de ces deux programmes, selon les données de la Direction du Trésor et des Finances Extérieures, le montant des prêts au logement accordés sur cette période s’est élevé à 1,10 milliard de dirhams, avec un taux moyen de 6,24%.
La décision de recourir à un crédit immobilier est une décision majeure, puisqu’il s’agit le plus souvent d’un engagement de longue durée. C’est la raison pour laquelle le revenu n’est souvent pas suffisant pour être éligible à un prêt. En effet, la banque s’intéressera de très près à l’historique bancaire du futur propriétaire, sa capacité d’épargne, sa situation financière, ainsi qu’au bien qu’il envisage d’acquérir. Enfin pour optimiser son dossier, il ne faut pas hésiter à négocier, ou renégocier, le taux du prêt avec la banque, ou recourir à un cabinet de courtage en prêt immobilier.