La conférence internationale Digital Transformation Impact, créée et organisé par TrustedAdvisors, s’est clôturée le vendredi 28 octobre, après deux journées riches en échanges. L’événement a vu la participation de grands intervenants marocains et étrangers, partageant leurs visions de la maturité digitale des entreprise, ainsi que leurs retours d’expériences autour des sujets clés de la révolution digitale : BigData, IOT, OpenData, fintech, legaltech, Uberisation, écosystèmes grands groupes/startups, management de la transformation digitale et adaptation du capital humain. Des participants de plusieurs pays ont répondu présents à cette cinquième édition du DTI, un rendez vous majeur de l’année permettant de découvrir les tendances et faire le point sur l’avancement de la transformation digitale des entreprises.
Une des particularités de la conférence Digital Transformation Impact fut le reverse mentoring. Il s’agit de jeunes entrepreneurs marocains opérant principalement dans le digital, venus partager leurs expertises et connaissances avec les participants « seniors » de l’événement. Appartenant tous à la génération des millenials, les reverse mentors sont des natifs de la révolution digitale et sont plus en contact avec l’évolution des nouvelles technologies, ayant un atout par rapport à leurs prédécesseurs en terme de vision et d’adaptation. Ce fut alors une occasion pour éclaircir certaines notions et distinguer les réalités des mythes.
Qu’est ce que la transformation digitale ?
Souvent présentées comme génératrices de la “4e révolution industrielle”, les technologies numériques bouleversent aujourd’hui les stratégies d’entreprise dans presque tous les secteurs d’activité : services, mais aussi industrie et agriculture. Nouvelles façons de produire, de commercialiser, de communiquer, nouveaux entrants, nouveaux business-models et émergence de l’économie du partage : la transformation digitale façonne l’économie du XXIe siècle.
La notion transformation digitale désigne donc un passage d’un état « physique » à un autre plus « virtuelle ». Une transition au cours de laquelle l’entreprise doit faire évoluer ses processus métiers ainsi que sa stratégie globale en interne et externe, vers les technologies numériques actuelles. Cette migration vers les technologies numériques actuelles accompagne ainsi l’évolution du marché aussi bien en amont (fournisseurs, chaîne de production…) qu’en aval.
Les enjeux de la transformation digitale pour l’entreprise
Beaucoup aurait tendance à s’attacher aux apparences, pensant que la transformation digitale ne concerne que certains acteurs proches de l’informatique, du web ou du hight-tech, et que les secteurs plus traditionnels sont à l’abri de ce changement. La réalité est bien différente, le secteur bancaire en est un bon exemple. Celui ci fut forcé de passer au service en ligne suite à la demande pressante des clients, comme l’a expliqué Laila Ahlafi, Directrice Digital à la BMCE Bank durant un panel de la DTI conférence.
L’entreprise doit aussi évaluer son environnement avant de s’engager dans la réinvention de sa stratégie. Toute entreprise désirant aborder le web comme nouveau champ de bataille ne devrait pas négliger le pouvoir des internautes sur celui-ci. Celle-ci doit accompagner cette prise de pouvoir par une personnalisation de son offre. Caroline Faillet, auteur de L’Art de la Guerre Digitale (Dunod), a illustré à la manière d’une stratégie de Sun Tzu comment l’entreprise doit considérer l’humain comme un élément de l’environnement dont elle doit profiter pour survivre à la révolution digitale.
Les clients et collaborateurs au centre de transformation digitale
L’humain est clairement au centre de la transformation digitale. Car qu’on le veuille ou pas, cette révolution s’est entamée pour permettre de rapprocher d’avantage les individus. La multitude des touch-points et la sophistication des nouveaux devices permettent désormais une interaction plus authentique, cherchant toujours à se rapprocher du vrai contact humain « physique ». Il en va que les modèles économiques des grands groupes doivent être réinventés dans l’optique de cette révolution digitale. Car dans ce contexte, le rapport entre le consommateur et l’entreprise a évolué. On constate que le parcours client est désormais entièrement digitalisé, depuis la recherche d’information jusqu’au service après vente. Chose qui reste également valable pour le B2B.
Différents panels et case studies de grands groupes (Axa, ClubMed, Orange…) ont permis de souligner que le digital demeure un outil, rapprochant plus que jamais l’entreprise à sa clientèle. Certaines entreprises adoptent désormais des stratégies user-centric, ou se transforment en médias.
L’innovation digitale en Afrique : un marché colossal
Aujourd’hui, la transformation digitale est le moteur de croissance de l’Afrique, qui se place désormais au 2e rang des régions du monde pour la rapidité de sa croissance économique, juste derrière l’Asie. L’innovation digitale se développe sur des marchés structuraux comme la santé, l’énergie, l’éducation… Des secteurs qui affichent une croissance record en Afrique.
Le continent africain présente une riche palette d’opportunités de croissance dans une perspective d’internationalisation de l’innovation technologique. Pourtant, les entreprises étrangères qui tentent de développer des technologies de services en Afrique échouent quand elles n’embauchent pas des équipes locales expertes. La clef de l’internationalisation des innovations passera donc nécessairement par du “made in Africa” , réalisé grâce à des coopérations et à la montée en compétences des acteurs locaux. Le continent, dont 60% de la population a moins de 20 ans, parviendra à relever le défi de sa croissance en favorisant la formation de sa jeunesse et la valorisation d’écosystèmes locaux.