Dans cette démonstration du Commandant américain, Elmo Zumwalt, j’ai surligné l’ensemble des actes qui sont directement liés à la communication interne et managériale. On y trouve, hors sacro saint digital, tous les ingrédients d’une communication interne réussie, telle qu’elle est pratiquée ou prêchée aujourd’hui :
- Une communication inclusive, qui touche l’ensemble des collaborateurs : «tous les officiers et les hommes à bord».
- Savoir informer et fixer un cap : «sachent de quoi il retournait et connaissent le but de chaque évolution tactique».
- Insuffler la motivation : «soient suffisamment au courant pour partager l’excitation et le sens du défi».
- Privilégier la pédagogie : «Nous faisions des annonces par haut-parleur pour expliquer la manœuvre en cours».
- Soigner la communication managériale : «je discutais avec les officiers (…) et ceux-ci en parlaient, à leur tour, avec leurs hommes».
- Multiplier des canaux de communication : «annonces par haut-parleur», «des notes écrites», «des conversations»…
- Faire preuve de proximité et convivialité : «J’avais des conversations à bâtons rompus aux quartiers des premiers maîtres où je m’arrêtais souvent pour prendre un café».
- Partager de l’enthousiasme et du plaisir : «Les efforts déployés pour communiquer de l’enthousiasme et du plaisir pour ce que nous faisions».
Le Commandant Zumwalt dit dans ses mémoires avoir combattu tout au long de sa carrière une idée très partagée à l’époque au sein de l’armée : l’homme doit être dirigé par la contrainte, car il est par définition en rejet de l’autorité, indigne de confiance et tir au flanc. Lui a voulu pratiquer un commandement basé sur la confiance, la motivation et l’engagement des hommes. Si sans naïveté toutefois, il savait que cette approche allait évidemment générer un effet négatif (abus de confiance, interprétation détournée de ses principes…), il avait la conviction qu’il serait marginal et que la majorité de ses hommes se comporteraient dans le sens souhaité.
Le destroyer dirigé par E. Zumwalt, porté par l’approche de ce communicant intuitif, est finalement passé de la dernière place à la première place de son escadre en terme d’efficacité en l’espace de 18 mois seulement !
Pour certains leaders, ce style de management de la communication interne n’est pas naturel et demande beaucoup d’efforts. Mais selon le militaire, « Nos techniques n’avaient rien d’extraordinaire (…) Les efforts déployés (…) avaient beaucoup plus d’importance qu’aucun de ces petits détails ». Assurément, c’est plus une question de travail que de talent !
*«Le Prix de l’excellence», de T. Peters et R.H Waterman a été publié en 1983. Grand classique du management moderne, ce livre pose 8 règles fondamentales de l’excellence, dont celle illustrée par l’exemple du Commandant Zumwalt, la productivité par la motivation du personnel.