Bob Crozier : Head of Global Blockchain CoC, Allianz & Head of Architecture Services, Allianz Technology

Bob Crozier est Head of the Global Blockchain Centre of Competence d’Allianz. Il endosse ainsi la responsabilité de fournir des modèles tangibles et efficients basés sur la Blockchain et Distributed Ledger Technologies (registres distribués), comme fondations du nouveau modèle de business digitaux pour la compagnie Allianz. Il justifie d’une grande expérience notamment de la Blockchain appliquée aux services financiers. Bob Crozier a en effet met en place et pilote plusieurs initiatives et programmes qui ont impacté la chaîne de valeur d’Allianz.

Il est également Head of Architecture Services d’Allianz Technology, en charge de connecter la stratégie de l’entreprise à la conception du business et de l’architecture IT, mettant donc en œuvre une orchestration entre les modèles Blockchain et les marchés existants de la compagnie. Bob a un background dans la modélisation financière et l’ingénierie d’actuariat, tant dans leurs composantes d’évaluation et de Data Science. Et ce, durant une vingtaine d’années d’expertise dans l’industrie globale des métiers de l’assurance. The Rolling Notes a eu l’occasion de le rencontrer et de l’interroger sur les nouvelles évolutions technologiques du métier de l’assurance. Entretien.

Quels sont les impacts de la Blockchain et des Smart Contracts pour les banques et les assurances ? Une simple évolution ou une vraie révolution ?

Les Blockchains sont susceptibles de devenir révolutionnaires à long terme pour impacter façon de souscrire, gérer et consommer l’assurance par les clients particuliers et les entreprises. À moyen terme, soyons réalistes, les grandes entreprises ne vont pas faire fi des anciens systèmes existants (qui ont très bien servi les clients) et les remplacer par une technologie non encore éprouvée.

Nous appliquerons les solutions de la technologie Blockchain et de «registres distribués» (Distributed Ledger Technology – DLT) à des parties spécifiques de la chaîne de valeur où ils auront plus d’impact et de valeur ajoutée pour les clients particuliers et entreprises dans leur ensemble.

Cela sera nécessairement lié aux architectures business existantes. Avec le temps, au fur et à mesure que la technologie évoluera et que la confiance découlant de leur mise en œuvre gagnera du terrain, nous renforcerons la crédibilité nécessaire pour relever des défis de plus en plus grands.

Comment la Blockchain s’applique–t-elle  à l’assurance ? Quelles sont les barrières ou les limites qui, selon vous, devraient être éliminées pour un développement à grande échelle ?

Les technologies de la Blockchain et des registres distribués peuvent être appliqués à de nombreuses parties de la chaîne de valeur de l’assurance. La première étape consiste à annuler les coûts non générateurs de valeur afin de construire des processus plus efficaces et plus sûrs.

Dans un deuxième temps, la technologie pourra aider à définir de nouveaux business model et dégager de nouveaux segments de marchés auxquels les assurances pourront fournir assurance et autres produits de services et ainsi assurer la stabilité de familles, communautés et villes du monde entier. Le «déficit de protection» est le montant de la couverture d’assurance nécessaire pour s’assurer que l’on peut continuer à vivre à une norme à laquelle on est devenu habitué.

Je pense que la Blockchain constitue une opportunité d’aider des millions de personnes dans le système financier. Je pense aussi que les seuls obstacles à une large adoption sont techniques à ce stade, et ceux-ci peuvent être surmontés. Nous n’utiliserons cette technologie que de manière directement ou indirectement bénéfique pour l’expérience client.

Allianz a déjà commencé à utiliser la technologie Blockchain, entre autres sur le marché de l’assurance captive. Quels sont les résultats jusqu’à présents et les perspectives à moyen terme ?

Les résultats de ces expériences ainsi que de certains projets pilotes ont été encourageants, montrant qu’il était possible de supprimer les coûts sans valeur ajoutée et de les remplacer par des processus plus efficaces. À cet effet, nous avons créé le centre de compétences International Blockchain chez Allianz dans le but de travailler avec les universités, les start-up, les entreprises et les organismes publics pour intégrer la Blockchain et la technologie des registres distribués dans l’ensemble de l’écosystème.

Allianz est un membre fondateur du consortium Blockchain Insurance Industry Initiative (B3i). Qu’est-ce que ce groupe, quels sont ses objectifs / défis, et pourquoi est-il si discret ?

Le consortium des pairs de l’industrie adopte maintenant la dénomination de ‘’B3i Services AG’’ et vient de se constituer en société en Suisse. Il a été constitué pour explorer le potentiel de l’utilisation des technologies Distributed Ledger («registres distribués») dans le secteur de la réassurance au profit de tous les acteurs de la chaîne de valeur. Vous entendrez beaucoup plus parler de ce consortium à l’avenir, j’en suis sûr.

Allianz est fière d’être un membre fondateur de cette start-up aux cotés de nombreuses autres sociétés du secteur de l’assurance.

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