En partant d’un besoin simple : se déplacer dans Casablanca sans prendre sa voiture, l’idée est séduisante ! Fini la recherche interminable de places pour garer voiture, fini les tracas de conduite pour se frayer un chemin…
Disruptive innovation
L’histoire commence en 2016 avec Careem et Uber qui proposent au Maroc une nouvelle façon de se déplacer. Plus besoin de passer par des chauffeurs de taxis, un nouveau business est créé.
C’est le principe de plateforme (MSP : Multi-Sided Plateforms) : mettre en relation d’un coté des clients et de l’autre coté des vendeurs (chauffeurs), qui ces derniers n’ont pas de licence de taxi pour exercer.
Finalement après plusieurs pressions de chauffeurs de taxis et le manque d’un cadre légal, Uber a choisi de quitter le territoire.
C’est bien dommage car la mise en place de ce modèle a poussé plus de 19.000 utilisateurs à laisser régulièrement leurs voitures dans le garage, ce qui permet de désengorger les routes casablancaises.
C’est le principe de l’économie fonctionnelle
Une autre Startup nommée Carmine.ma, qui opère également dans l’économie fonctionnelle ou collaborative, s’est lancée en 2015 au Maroc. Son activité consiste à partager sa voiture avec d’autres usagers moyennant une rémunération à l’utilisation. Voici une vidéo qui explique le service :
Après avoir été durant quelques années en concurrence avec les taxis, Careem se propose de les outiller à travers un nouveau service «Go Taxi» tout en gardant le service initial.
Retour à une innovation incrémentale…
Contrairement à l’innovation disruptive qui peut créer de nouveaux business et par conséquent en détruire d’autres, l’innovation incrémentale améliore les attributs de business existants comme : Mettre en place une Application mobile pour simplifier le contact, créer de nouvelles fonctionnalités ou proposer des services supplémentaire…
Pas besoin forcément de « disrupter » pour innover. En France, l’entreprise historique G7 a su rebondir en créant de nouveaux attributs comme le Wifi à bord des voitures et en améliorant le service « humain » au moment ou Uber a de plus en plus de mal à le maintenir.
Lire l‘article « Comment les taxis G7 ont pu resister à Uber ».
User Experience
En terme d’UX, l’application Careem se distingue légèrement par rapport à Heetch. Careem propose un moteur de recherche plus précis basé sur l’API de Google Maps, il offre également la possibilité d’estimer le cout de son déplacement avant de commander la course.
Malheureusement pas de paiement en ligne pour le moment pour le service « Go Taxi » alors que Careem le propose pour les courses classiques.
Depuis son lancement en début d’année 2018, Heetch proposait son service de mise en relation gratuitement. L’utilisateur ne paie que le montant de la course affiché sur le compteur.
L’annonce d’un cout additionnel de 5DH vient d’être envoyée.
Pourquoi faut-il adopter ces deux services ?
- Un service Premium : Ne descendre de chez soi qu’à l’arrivé du chauffeur de taxi.
- Gain de temps : Eviter de chercher une place de parking pendant des heures.
- Amélioration continue : La possibilité de noter le chauffeur et l’utilisateur, ce qui permet de remonter les meilleurs en premier.
- En cas d’objet oublié dans le taxi, l’application garde l’historique des courses et le contact du chauffeur.
Tous les points cités ci-dessus forment un bon début, en espérant une continuité de l’innovation incrémentale avec de nouveaux attributs.
Article initialement publié sur Digital.Africa.