Ce n’est plus un secret pour personne, de plus en plus d’internautes se fient davantage aux recommandations de leurs contacts sur les réseaux sociaux, plutôt qu’aux contenus de marques ou des pages d’entreprises. Conscientes de ce constat, les marques tentent de s’adapter et font évoluer leur façon de communiquer, à travers notamment le déploiement de stratégies d’influence.
Parmi ces dispositifs, les entreprises font appel à l’Employee Advocacy ou Employé / Salarié Ambassadeur. Nous avons rencontré Cyril Ouhadda, Directeur Conseil en Stratégie Digitale chez Sociallymap, une plateforme d’automatisation intelligente des contenus sur les réseaux sociaux. Il nous en dit plus sur cette méthode de communication et nous éclaire sur les facteurs de succès et les tendances à venir en la matière. Entretien.
Pour commencer, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’Employee Advocacy et pourquoi il est important mettre en place un tel programme ?
C’est un dispositif qui consiste à impliquer les collaborateurs dans la stratégie de communication de l’entreprise en leur proposant de devenir des ambassadeurs de sa marque en relayant le contenu dans leur propre écosystème digitale (Facebook, LinkedIn, Instagram, Twitter). Ce programme répond à deux enjeux majeurs pour les entreprises.
Le premier enjeu consiste dans le développement de la marque employeur par le canal des réseaux sociaux, qui est devenu un canal incontournable. Le second réside dans l’engagement des collaborateurs qui deviennent acteurs de la stratégie digitale de l’entreprise.
Quels sont les enjeux en termes de communication interne ?
En relayant le contenu proposé, c’est un véritable ambassadeur de l’entreprise et l’on peut mesurer et maîtriser sa prise de parole. En lui proposant d’être un porte-parole officiel de la marque, il se sent intégré à la stratégie de l’entreprise et peut même l’entrevoir comme partie intégrante d’un plan de carrière.
Outre le sentiment d’être valorisé, il acquiert une meilleure connaissance de l’entreprise et de ses collaborateurs. Le rôle d’ambassadeur de son entreprise lui ouvre ainsi la possibilité de s’engager et cela stimule sa créativité.
De ce fait, il en tire une plus grande motivation dans son travail et c’est un moyen de développer sa crédibilité professionnelle auprès de son propre réseau.
Et en termes de communication externe ?
En ce qui concerne les enjeux liés à la communication externe, en poussant du contenu de l’entreprise dans son écosystème sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin et Instagram), l’ambassadeur contribue à augmenter la visibilité de l’entreprise qui va influer sur l’intérêt de la marque mais également le recrutement. Oui le recrutement, car tout le monde sait que dans son propre écosystème se trouve des profils similaires (ses pairs) à celui du collaborateur (commerciaux, marketing, informatique etc..). Cela va par conséquent faciliter la cooptation.
L’autre effet, sera également sur les ventes. Je me permets de rappeler qu’en poussant du contenu « Corporate » par un collaborateur, celui-ci est huit fois plus engageant qu’une communication classique. C’est donc une approche plus humanisée et permet à l’entreprise de rendre accessible de nouveaux cercles de contacts.
Quelles sont les principales étapes pour mettre en place un programme d’Employee Advocacy ?
Il est nécessaire de définir tout d’abord ses objectifs à travers la création de ses KPI’s. Ensuite, il s’agit de définir ses cibles, que celles-ci soient de nature commerciale ou marketing. Puis il faut choisir les bons ambassadeurs, ceux qui émettent de la motivation au projet et/ou déjà présents sur les réseaux sociaux.
Enfin, il faut choisir un bon outil, comme Sociallymap par exemple :-), et pour finir, lancer officiellement le programme sous forme de Kick off, pour démontrer que le projet est important au sein de la société.
Quels sont les prérequis pour engager ses collaborateurs dans un programme d’ambassadeurs ? Comment éventuellement dépasser leur timidité et leurs réticences à s’exprimer sur les réseaux sociaux ? Comment libérer la parole ?
Les prérequis au déploiement d’une stratégie d’Employee Advocacy repose sur l’existant. C’est-à-dire connaître la maturité de ses collaborateurs sur un plan digital : sont-ils à l’aise avec les outils digitaux, sont-ils présents sur les différents réseaux sociaux ?
Le premier moyen à investir est celui de la communication interne afin d’exposer le projet à l’ensemble des collaborateurs et de casser les silos, pour que tout le monde communique.
Le second moyen est de leur expliquer qu’ils seront accompagnés sur toutes les phases du projet, en amont du projet, durant le lancement puis le déploiement.
Ensuite, des ateliers sont à mettre en place pour former à la culture digitale et l’utilisation des réseaux sociaux afin d’expliquer les spécificités de chaque réseau.
En quoi les plateformes comme Sociallymap peuvent-être utiles ? Quelles sont les principales fonctionnalités que vous développez à cet effet ?
Sociallymap est un outil de monitoring très efficace lorsqu’on doit diffuser son contenu de manière régulière. Son outil de mapping permet de créer son propre schéma de partage, et c’est ce qui le rend irremplaçable pour nous.
Sociallymap nous permet d’automatiser qualitativement un certain nombre de tâches, pour pouvoir nous concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée, comme notre stratégie éditoriale, la création de nos contenus, ou le Community Management. C’est un outil à la fois simple, efficace et performant.
La plateforme Sociallymap permet de repartager efficacement des contenus sur les réseaux sociaux, et ce, plusieurs fois. Cela procure un gain de temps important. La fiabilité de l’outil est sûre grâce à un moteur très puissant.
C’est une solution qui se veut complète de Social Média : veille, automatisation et Employee Advocacy. La plateforme, made in France, propose toute une série de fonctionnalités comme notamment :
- Automatisation qualitative et intelligente, et extrêmement flexible grâce au puissant moteur de diffusion de contenu (technologie de mapping).
- Proposition de messages par les ambassadeurs, avec ou sans modération.
- Application, version web et mobile.
- Interfaces ergonomiques et User Friendly.
- Multilingue.
- Prise en charge de l’ensemble des réseaux sociaux.
- Customer Success Program.
- Chat collaboratif et fonctionnalités de communication interne.
- Statistiques.
- Développement sur mesure sur demande.
Quelles sont les conditions du succès d’une stratégie d’Employee Advocacy ? Une étude de cas à partager ?
Comme précisé précédemment, il s’agit de bien définir ses objectifs et de pouvoir les mesurer, de bien sélectionner ses ambassadeurs lors du démarrage du projet, d’avoir le bon outil qui va faciliter la communication interne/externe et d’avoir un suivi constant sur l’ensemble de la durée du projet. Sans oublier que la direction générale soit intégrée au projet.
En ce qui concerne une étude de cas, je vous invite à découvrir cette interview de Xavier Paulik, co-fondateur et directeur associé de Get Quanty, qui livre un riche retour d’expérience sur son utilisation de Sociallymap. Xavier y parle des raisons qui l’ont poussé à déployer un programme d’Employee Advocacy au sein de son entreprise.
Quel est l’impact de l’Employee Advocacy sur l’évolution des services marketing ou sur la gestion de la réputation d’une marque ou d’une entreprise ?
Son impact est élevé, car cela permet à la marque d’être présent sur un canal (les réseaux sociaux) en constante évolution ces dernières années et qui touche des millions de personnes.
De ce fait, l’entreprise s’octroie une visibilité et une notoriété plus forte. Ce qui va générer plus d’engagement sur les publications. Je me permets de le rappeler encore une fois : c’est huit fois plus impactant lorsque c’est une personne qui publie en comparaison à une publication sur une page Corporate ou d’entreprise. Cela va donc générer plus de trafic sur le site de l’entreprise, en entraînant la génération de leads.
Quelles sont les tendances pour 2019 ?
L’Employee Advocacy qui mêle des notions de Personal Branding et de Social Selling va continuer de se développer sur 2019. Le fait que la plupart des marques se sont mises à produire du contenu en masse, il faudra trouver les bons relais pour sortir du lot et avoir toujours plus d’impact. Pour cela il faudra développer une stratégie « d’influence marketing ».
Il faudra également miser sur la « confluence », qui portera sur la fusion du Content Marketing et de la stratégie d’influence.
Enfin, il faudra compter sur l’intelligence artificielle, basée notamment sur des modèles d’apprentissage. Elle constituera une évolution primordiale pour envoyer le bon contenu, à la bonne personne, au bon moment et ce, dans 100% des cas.