C’est la fin de l’année 2019 ! Voici donc venu le temps des traditionnelles prédictions pour 2020. Nous avons demandé à plusieurs experts et acteurs du marché du marketing, du digital et de la communication de nous livrer leurs convictions pour l’année qui pointe son nez. Ils ont l’amabilité de se prêter à ce jeu prédictif et difficile 🙂
Ils partagent avec The Rolling Notes leur vision et les tendances sur lesquelles il faudra compter en 2020. N’hésitez pas à commenter et à partager avec nous vos propres convictions. Bonne lecture !
— Driss Bennani
Driss Bennani est Creative Producer et Expert en Content Marketing. Il est le fondateur de W5 Media.
2020, l’année du vrai !
Les prédictions sont généralement faites pour être déjouées, mais l’exercice est si tentant qu’on s’y sacrifie avec joie et avec une naïveté assumée !
2020 sera, à mon sens, l’année du retour au réel et de l’utilité communautaire. Les marques seront de plus en plus jugées sur leur capacité à être vraies, à parler le langage des gens ordinaires, à porter leurs aspirations, leurs frustrations, leurs envies, leurs échecs et leurs accomplissements.
Le marché, et le public, aura peu de considération pour une marque aérienne, sans ancrage social ou culturel, et en décalage avec la réalité (complexe) du Maroc d’aujourd’hui.
Les marques et les entreprises seront de plus en plus comptables de l’empreinte, bonne ou mauvaise, qu’elles laissent sur leur parcours. Je parle d’écologie, mais pas seulement. Les marques et les entreprises doivent aujourd’hui assumer un rôle social.
Elles ont désormais une voix, et partant de là, une responsabilité. Une voix pour promouvoir un produit certes, mais aussi pour encadrer, pour sensibiliser, pour éduquer et pourquoi pas, pour améliorer la vie réelle des gens et pour les aider à devenir meilleurs.
— Nabil Haffad
Nabil Haffad est Directeur Associé chez Archipel Digital. Il est expert en Marketing & en Transformation Digitale, Entrepreneur, Coach & Mentor.
Le marketing reprendra progressivement son rôle central dans le pilotage du business.
Le marketing automation et plus globalement le recours à des technologies intégrées de marketing digital va commencer à s’imposer progressivement dans notre paysage national, les marques qui ont investi le canal digital depuis quelques années avec le prisme “communication et amplification” essentiellement, commencent aujourd’hui à mesurer les limites de cette approche seule, et deviennent progressivement sensibles à un discours plus structuré centré processus, datas et surtout relation.
Le centre de gravité de la relation client s’est naturellement déplacé vers le canal digital ces dernières années, et ceci renforce la nécessité d’intégration entre des fonctions anciennement verticales et sillonnées pour proposer des points de contacts au service d’une expérience relationnelle fluide avec le client ou le consommateur.
Le marketing reprendra progressivement son rôle central dans le pilotage du business, et le besoin d’outils plus sophistiqués et plus intégrés se fera sentir au fur et à mesure du temps qui passe, quelques marques locales l’ont déjà bien compris, et ont fait le pari de s’équiper de plateformes mondiales de premier plan, les autres suivront doucement, mais sûrement, l’avenir étant à l’individualisation de la relation à grande échelle (at scale).
— Yasser Monkachi
Yasser Monkachi est Consultant, Coach et Formateur. Il est le CEO de Social Impulse.
Les contenus stratégiques seront de plus en plus demandés.
Éléments de pollution informationnelle par excellence, les contenus dits éphémères ou jetables ont déjà montré leurs limites. Les marques ayant compris l’importance d’un contenu stratégique basé sur l’utilité et l’utilisabilité feront en sorte de réduire leur bruit et de prendre le temps de produire et de diffuser des supports bien pensés avec un fond éditorial aussi constant que consistant. Elles s’inscriront ainsi dans la durée à travers non seulement une meilleure visibilité dans la sphère digitale mais aussi, et surtout, un capital sympathie sans cesse renforcé et dûment construit. Les marques agiront ainsi comme des agents culturels et non comme de simples pourvoyeurs de produits et services.
Le Marketing d’influence gagnera ses lettres de noblesse.
Grâce à la sélection naturelle d’influenceurs et le développement de plates-formes d’influence dont certaines sont en cours d’automatisation, le Marketing d’influence est en plein boom et aura certainement de beaux jours devant lui. Permettant l’amplification organique à l’ère du Reach payant, ce levier, désormais utilisé par plusieurs marques au Maroc et de par le monde, permet de passer outre la publicité et l’intrusion qui la caractérise pour créer de la valeur, donner du sens et crédibiliser la mission de la marque auprès de clients plus que jamais connectés. Cette discipline, encore à l’état embryonnaire, continuera à croître mais n’arrivera pas à maturité en 2020. Elle y connaîtra toutefois un essor considérable de par sa capacité à générer du contenu et à créer de nouvelles ouvertures et opportunités pouvant être mises au service de la communication et de l’innovation.
— Mahja Naït Barka
Mahja Naït Barka est Digital & Strategic Marketer.
2020 : toujours plus humain, toujours plus technologique…
2020 s’annonce, du point du vue du marketing et du digital, comme une subtile alliance entre humain et technologique. Une alliance paradoxale, où il semblerait que les marques aillent dans le sens de relations toujours plus personnelles et personnalisées avec leurs utilisateurs, en exploitant le potentiel de l’automatisation et de la technologie. Considérez un peu les chatbots et le Direct Messaging, qui sera à mon sens l’une des grandes tendances de 2020 : avec Facebook, Instagram, Twitter ou WhatsApp, les marques entrent en contact avec leurs clients et prospects comme elles le feraient par téléphone, dans un environnement où l’utilisateur a déjà l’habitude de chatter avec ses amis.
L’Email Marketing aussi passe à la vitesse supérieure en matière de design, de personnalisation et d’interaction. Le marketing est optimisé grâce à la publicité programmatique, qui automatise ciblage, emplacements, media buying et suivi de la performance. La technologie se met aussi au service du social listening. Ce n’est pas une nouveauté de 2020 mais les avancées de l’analyse du langage naturel nous en disent toujours plus sur ce que les consommateurs pensent des marques et permettent de les adresser dans leurs propres termes.
Il y a encore quelques années, les marques se demandaient comment faire venir leurs abonnés de leurs réseaux sociaux dans leurs magasins. En 2020, la question est révolue : le social commerce et les shoppable posts sur Instagram, Snapchat et même Pinterest se multiplient, afin de faciliter la conversion depuis les réseaux sociaux. Toujours sur les réseaux sociaux, les internautes, adeptes de toujours plus de personnalisation et d’authenticité, délaissent les gros influenceurs au profit des micro-influenceurs et des réseaux sociaux alternatifs.
Certains micro-influenceurs affichent à peine plus de 100 abonnés, mais enregistrent des taux d’engagement exceptionnellement hauts (8,7% contre 1,7% pour les célébrités qui comptent plus d’un million de followers, d’après Digiday). La petite taille de leur auditoire (un agglomérat de “super-fans” très dévoués, sur un territoire très spécifique qui compte peu de leaders d’opinion) profite aux micro-influenceurs, de même que leurs tarifs, bien plus accessibles aux petites marques. Quand aux réseaux sociaux de niche, ils bénéficient de la désaffection à l’égard de Facebook – notamment celle des moins de 30 ans. Snapchat, Tiktok, Pinterest, Medium, Reddit… ces plateformes ne disposent pas de la même force de frappe que les géants mais permettent de toucher des utilisateurs très précis – une aubaine pour les marques de niche.
— Ali Alaoui Mdaghri
Ali Alaoui Mdaghri est Consultant en Communication, Intelligence Emotionnelle et Innovation. Il est le Directeur Général de l’agence de communication éditoriale Eos Borealis.
Le pouvoir des émotions dans la communication.
Nos comportements conscients et inconscients sont significativement influencés par nos états émotionnels. Tous les travaux menés ces dernières années dans les domaines des neurosciences, de la biologie, de l’intelligence émotionnelle, de la psychologie individuelle et collective le démontrent clairement. Nos relations et notre façon de communiquer n’y échappent donc pas.
Je pense qu’en 2020 (et dans les prochaines années), ce phénomène deviendra davantage pris en compte au sein des entreprises, que ce soit en matière de communication interne ou externe. Elles se donneront de plus en plus les clés pour décrypter les comportements des collaborateurs ou des consommateurs sous le prisme des émotions pour améliorer la relation de communication.
Je vous souhaite une année 2020 riche en émotions !
— Philippe Borremans
Philippe Borremans est Consultant en Communication de crise et de risque et membre du Conseil d’administration de l’International Public Relations Association.
La dernière chance pour de vraies relations publiques ?
Les “RP” sont encore souvent considérées comme des relations avec les médias dans la tête de nombreux dirigeants d’entreprise. Il n’est pas rassurant que cette idée, ou plutôt cette pratique, soit également ancrée dans de nombreuses agences malheureusement…
Mais pour les professionnels qui considèrent vraiment les relations publiques comme le moteur de la construction de la compréhension et de la bonne volonté entre une organisation et toutes ses parties prenantes, 2020 sera le début d’un environnement de travail stimulant.
Tout est en place ; un “grand public” qui ne peut plus (et n’aurait jamais dû) être généralisé, des défis et des crises sociétales et environnementales sans précédent, et une forte pression sur le modèle économique capitaliste tel que nous le connaissons.
Tout type d’organisation qui voudra survivre les 5 prochaines années devra écouter les analyses et les recherches du département de communication.
En tant que véritables professionnels des relations publiques, nous avons été formés pour rester en permanence à l’écoute de l’environnement dans lequel nous travaillons et vivons.
Nous nous améliorons dans les domaines des sciences sociales, de la mesure et de l’évaluation et de l’analyse des tendances. Nous sommes la seule fonction qui peut comprendre, communiquer et “gérer” la multitude de parties prenantes d’une organisation.
Toutes ces compétences seront d’une importance stratégique au cours des prochaines années et les professionnels de la communication devront relever les défis.
Certains pourraient n’y voir qu’une série de crises multiples et interminables, moi j’y vois le meilleur environnement pour vraiment intensifier une véritable approche de “relations publiques”, basée sur la transparence, la confiance et le respect mutuel avec toutes les parties prenantes.
J’ai beaucoup d’espoir pour 2020 (et au-delà) et je suis certain que nous pouvons affronter ces années de changements drastiques et inévitables qui s’annoncent, à condition d’être réellement à l’écoute et d’agir en conséquence.
— Asmaâ Fenniri
Asmaâ Fenniri est Directrice Marketing Digital du Groupe Honoris United Universities.
Learning is the new tech!
L’époque où un diplôme suffisait à assurer 40 ans de carrière est révolue. Avec l’avènement de la 4ème révolution industrielle, de nombreuses études ont prédit l’automatisation accélérée de certaines fonctions de l’entreprise du fait de la robotisation, de l’IA et de la démocratisation des objets connectés entraînant ainsi une disruption de la nature des emplois et des besoins RH. Selon World Economic Forum « The Future of Jobs Report 2018 », d’ici 2022, les compétences requises pour la plupart des emplois vont changer de manière significative. Plus d’un employé sur deux (54%) va avoir besoin d’acquérir de nouvelles compétences que ce soit pour mieux faire son travail (up-skilling) ou pour se reformer à un nouvel emploi (reskilling).
A ce jour, de nombreuses entreprises ont entamé leur programme de transformation digitale avec comme axe majeur pour accompagner cette transformation, le digital mindset – l’acculturation de leurs collaborateurs et leurs sensibilisations aux enjeux et défis du digital. Or au-delà de cette nécessaire étape, il s’agit bien d’un recyclage important des compétences qu’il faut opérer. Les compétences clés requises pour le futur (21st century skills) font appel aussi bien à des compétences analytics telles que le critical thinking, problem solving, la créativité qu’à des compétences comportementales comme l’intelligence émotionnelle et la collaboration sociale. Toujours selon la même étude du WEF, environ 35% des emplois devraient nécessiter des formations pouvant aller jusqu’à 6 mois et 9% nécessiteront une requalification qui peut durer de 6 à 12 mois.
Apprendre à apprendre.
Or, nous assistons à une sorte de « wait and see » dans de nombreux marchés. D’un côté, les employeurs hésitent à engager un investissement significatif pour doter leurs collaborateurs des nouvelles compétences requises. De l’autre, les collaborateurs adhèrent peu à ces programmes car cela demande un investissement en temps pour cette montée en compétences, qui souvent devra s’opérer tout en assurant leur job au quotidien.
Nous sommes bel et bien dans une époque d’accélération d’obsolescence de compétences, et 2020 va je pense marquer un tournant dans la mobilisation des Employeurs et Collaborateurs pour se préparer ensemble, dans un esprit d’investissement mutuel, pour saisir les opportunités qu’apporte cette nouvelle décennie. Et c’est loin d’être fini ! Apprendre à Apprendre (longlife learning) va devenir notre mantra à tous pour de nombreuses années encore.
— Mohamed Douyeb
Mohamed Douyeb est éditorialiste, expert en médias et brand content. Il est le fondateur de la plateforme conseil Le Media.
Le Contenu. Le Contenu. Le Contenu.
Le paysage marocain est-il en train d’évoluer dans le bons sens ? Compte tenu de la forte pénétration de l’internet mobile (130%), jamais les Marocains n’ont eu autant accès à l’accès à l’information et aux différents contenus notamment publicitaire. Et pourtant, la multiplication des accès offerte par le numérique pose un paradoxe pour les marques celui d’accéder à leurs publics à commencer les consommateurs. Un contexte marqué par une tendance lourde : societing. Une ère où les consommateurs attendent des réponses claires et efficaces face aux différentes tensions économique et sociale. Les marques ne peuvent plus se contenter d’être des opérateurs économiques, mais d’être des acteurs sociaux en quête d’engagement.
Comment trouver son chemin ? La solution est dans le Contenu. Montre moi ton Contenu, je te dirais qui tu es. Jamais ce sacro-saint principe n’a été aussi vrai. Qu’elles en soient conscientes ou pas, les marques et organisations sont devenues des médias à part entière. Du coup elles sont amenées à trouver les moyens d’avoir une parole crédible.
En 2020, la tendance à observer est celle de l’attention qui sera accordée au Contenu. Le Contenu, pertinent, exigeant et inspirant s’inscrit petit à petit dans les priorités. Il faut se féliciter de cette prise de conscience, dont le digital a été l’accélérateur. La société évolue tout en mettant la pression sur les marques et les organisations en matière de contenus. L’implémentation et l’ancrage de la culture brand présentent d’énormes défis pour les professionnels du marketing, de la communication et des médias aussi bien en termes de stratégie, d’outils et de compétences.
— Achraf Lemnini
Achraf Lemnini est le Fondateur de Share Conseil.
L’année de la transition.
L’année 2020 devrait être celle de la transition. Cette dernière entamée en 2019 avec des annonceurs qui sont en train d’évoluer dans le sens de la désintermédiation, initiée par Google et Facebook depuis quelques années.
Le changement se confirme en “Content” avec de plus en plus d’annonceurs qui cherchent une autonomie en Community Management et en Créa. Des fonctions qu’ils intègrent désormais dans les départements Marketing et Com. et donnant ainsi, le coup de grâce à cette source de revenue chez les agences.
Dans la même lancée, et sous l’impulsion des HQ’s, les annonceurs demandent un droit de regard sur les dépenses publicitaires en média, réduisant (à coups de négo) l’intérêt qu’avait certaines agences à faire du Media Buying en Digital.
Nous assisterons, avec ces changements, à des mutations en termes de nature et de qualité d’offre Digitale. Nous devrions également assister à des mouvements de concentration ou encore une réinvention du métier d’agence tel que nous l’avons connu.
Cette dynamique était, bien entendu, prévisible avec des signaux perçus au Maroc et ailleurs. Un vœu pour 2020 : “Que cette année soit celle du renouveau d’un secteur qui en a grandement besoin !”
— Mirale Tazi
Mirale Tazi est Head of Advertising chez Jumia.
De la visibilité à la conversion.
L’intérêt des marques, et plus particulièrement des retailers, dans le canal e-commerce est ma principale conviction des tendances 2020 à venir. Avec la digitalisation et la migration des acheteurs, toutes CSP confondues, sur le net, les grandes marques de retail se tournent petit à petit vers des e-activations, ce qui leur permettra de maintenir leurs places et positionnement sur le segment sur lequel elles évoluent, cette fois ci, sur l’online.
La grande tendance sera les e-shops, avec une url dédiée à la marque, à l’intérieur d’une marketplace, qui draine plusieurs millions de visiteurs par mois, autant que dans la grande distribution offline, sur une cible d’acheteurs. C’est à ce moment que l’objectif des campagnes de communication digitales migrent et passent de la visibilité à de la conversion.
Pour 2020, finies les campagnes de retailers qui renvoie vers une page Facebook, une landing page, une page du site ; on renvoie vers un e-shop sur lequel l’utilisateur pourra faire ses achats, récolter de l’information sur le produit ou encore découvrir les promotions à venir.
Un peu comme à l’étranger, le Marocain va suivre cette transformation digitale de la grande distribution, et va modifier ses habitudes de consommation dans les mois à venir, en adéquation avec ses besoins. On en reparle dans quelques mois ! 😊
— Hicham Seddik Seghir
Hicham Seddik Seghir est Marketing Manager chez Careem Morocco.
In 2020, we need to be more customer centric…
As the Marketing Manager for one of the most customer centric tech companies in the Middle East, I believe that in 2020 companies should go even further in serving their customers.
That means setting up a CCO (Chief Customer Officer) position to ensure that customer experience is correctly managed and transpires through every effort from top to bottom. This comes as a natural step forward, since access to technology is more simple, access to resources i at the grasp of almost everybody’s hands and anyone can be your competition.
Your only valuable resource will be your customers/users, so let’s focus on knowing them more, personalizing our messages and of course making them love our brand, service, product in 2020 and keeping them aboard for the journey.
— Hassan Rouissi
Hassan Rouissi est le Co-Fondateur & Head of Strategy and Business Development de TNC – The Next Clic.
Hello Tribes!
Aujourd’hui, plus que jamais, avec l’avènement du digital, les consommateurs expriment leurs préférences, lifestyle et culture, à travers les communautés auxquelles ils s’identifient.
Ces “tribes” sont révélatrices de comportement de consommation ou d’usages différents face au même produit ou service. Les annonceurs devront donc dorénavant regrouper leurs audiences en “Tribes” et apporter un focus particulier à des approches créatives devant englober de nombreux micro-segments.
La bonne nouvelle !
La maturité que nous observons dans les Martech offre aux annonceurs un large spectre d’outils et d’approches, permettant de tacler cette problématique tant sur le fond que sur la forme.
Aussi bien les réseaux sociaux que les plateformes publicitaires digitales rendent possible à travers de la data (Third ou First Party), le déploiement de campagnes “Omni-canal” adaptées au contexte de chaque “Tribe” ou micro- segment.
Cette approche qui disrupte les approches traditionnelles est plus efficace, scalable et personnalisée. En ne l’adoptant pas, les annonceurs risquent d’amoindrir la performance des campagnes.
— Reda Lahmouid
Reda Lahmouid est Directeur de Création indépendant et Réalisateur.
2020 : L’année de(s) conscience(s).
Au Maroc comme à l’étranger, nous vivons des temps où les valeurs et les certitudes sont remises en question presque quotidiennement…
Nous vivons des temps où le changement est la nouvelle règle…
Nous vivons des temps où les gens (je refuse de parler de consommateurs) ont pris conscience de leur pouvoir…
Donc, le monde change, la société change, les gens changent… et les marques devraient changer aussi !
L’usage du conditionnel du verbe “devoir” dans ma phrase précédente n’évoque pas uniquement la prédiction (c’est l’exercice qui nous été demandé ici par The Rolling Notes qu’ils en soient remerciés)… Mais, il évoque surtout une obligation de changement que les gens (encore eux !) exigent aujourd’hui des marques et des médias : stop au bullshit, stop aux fausses promesses, stop aux discours convenus, creux et donc inaudibles, stop aux fake news et au fake en général !
Les gens (toujours eux !) s’attendent en 2020 à entendre un discours de vérité de la part des marques et des médias par rapport à leur situation, à leurs aspirations, à leurs projets, à leur impact sur la société… en un mot, à leur réalité !
Maslow n’en avait pas tenu compte à l’époque mais aujourd’hui, les marques et les médias devraient avoir conscience de ce besoin : le besoin de vérité… et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider les gens à le combler !
— Sara Morsali
Sara Morsali est Chargée de mission auprès de la Direction Générale de Hespress.
Du storytelling au storymaking.
Je pense qu’il y a une vraie prise de conscience de consommation chez la génération des millenials. La génération précédente échangeait et consultait son entourage pour se faire conseiller quant au choix d’un produit. Aujourd’hui, les millenials sont plus exigeants. Ceci révèle d’un vrai changement comportemental, d’une nouvelle façon de faire avec des attentes encore plus fortes qui s’expriment via les outils digitaux.
Cependant les marques vont devoir s’aligner avec plus de créations de contenu participatif en collaboration avec leurs consommateurs. Nous sommes plus dans l’ère du contenu original et décalé, fait pour attirer. Il s’agit d’un phénomène de fond qui prendra plus d’ampleur en 2020. On parle là d’une logique qui va transiter de la méthode du storytelling au storymaking.
Les consommateurs se verront transformer en acteur principaux pour une communication digitale efficace et communautaire. Je crois que les annonceurs vont ainsi plus concentrer leurs efforts sur les expériences de marque, et à délivrer leurs promesses.
On distingue là, une exigence éthique qui révélera plus de transparence voir même une éthique écologique pour les plus soucieux de ce volet RSE. Comme exemple, on peut citer celui de McDonalds, qui a donné comme promesse de supprimer les pailles en plastique. Une position qui va se transformer de discours passif à des passages à l’action concrets.
Plus de synergies entre les Sales et le Marketing.
Une seconde prédiction sur le plan organisationnel des sociétés. Il y a en effet une synergie très peu exploitée entre les Sales et le Marketing. Les départements commerciaux peuvent remonter des besoins / attentes / retour d’expérience du marché auprès des marketeurs de la marque pour des améliorations produits, SAV, voir désirs !
Rappelons-nous de Décathlon France qui, suite à une publication Twitter cette année en 2019, avait diffusé un modèle vendu pendant les années 80 (promu sur catalogue). Les internautes avaient demandé à la marque de confectionner ces mêmes produits. Decathlon a joué le jeu, et a fait de cette opération un coup de génie en termes de satisfaction client et un joli coup de com repris par plusieurs dépêches !
— Yacine Kaïs
Yacine Kaïs est Consultant en Marketing Digital.
Instagram : Le canal d’acquisition à investir en 2020.
2019 a été une année charnière pour Instagram. Le réseau social appartenant à Facebook a atteint son stade de maturité avec près de 900 millions d’utilisateurs actifs mensuellement.
Au milieu de l’année, Instagram a sonné la fin de la partie pour les applications tierces d’automatisation en procédant à un grand changement dans son algorithme. Les méthodes comme le follow/unfollow ou le visionnage de story en masse permettaient aux utilisateurs qui savaient en tirer profit d’obtenir des résultats sans équivalent en termes d’engagement et de génération de trafic.
Instagram fermait les yeux sur ces pratiques car cela permettait de gonfler artificiellement l’engagement sur la plateforme et attirer les annonceurs. Tous les comptes continuant d’utiliser ces techniques sont désormais fortement pénalisés (blocage, shadow ban…), ce qui redéfinit les règles du jeu en remettant au centre la qualité du contenu et du community management.
Instagram a d’ailleurs prévu en 2020 de nombreuses mises à jour qui permettront d’engager encore plus son audience et de renforcer son rôle en tant que canal d’acquisition pour les entreprises.
La plateforme a récemment intégré les DMs dans le Gestionnaire de page Facebook, facilitant ainsi le travail des community managers pour leur plus grand bonheur. Cette intégration opérée dans le cadre de la fusion en cours des trois applications de messagerie de Facebook (Messenger, Whatsapp et Instagram DM) annonce également l’arrivée des chatbots sur Instagram en 2020. Ce qui permettra aux marques de se rapprocher encore plus de leur audience et de générer davantage d’engagement et de trafic.
Une véritable plateforme e-commerce.
Instagram sera une véritable plateforme e-commerce avec l’avènement attendu du paiement en ligne intégré à Instagram Shopping, mais cette fonctionnalité ne sera pas encore accessible pour le Maroc.
Selon les informations de Pablo Guirao, l’un des plus grands experts Instagram francophones, Instagram va déployer courant 2020 de nouvelles fonctionnalités pour les commerces locaux en proposant de nouveaux leviers de référencement et des fiches de présentation améliorées. Google a par ailleurs pour volonté de lancer un onglet “Réseaux sociaux” dans ses résultats de recherche, ce qui améliorera aussi le SEO des marques bien référencées sur Instagram. En 2020, Instagram offrira donc des opportunités de trafic considérables pour les business en dur.
Une dernière information à suivre : la plateforme renforce en 2020 ses moyens pour entrer directement en concurrence avec YouTube. Instagram a en effet récemment intégré dans ses équipes Jon Youshaei, le précédent product manager de Youtube, pour relancer la fonctionnalité IGTV.
— Bonus
Vous pouvez obtenir le guide réalisé par Yacine Kaïs, pour créer du trafic en lieu de vente grâce aux réseaux sociaux, en cliquant sur le lien ci-dessous.