Alors que la crise environnementale s’aggrave, les acteurs du digital sont de plus en plus soucieux de redéfinir les tendances de conception des sites Internet, en faveur de plus de durabilité. C’est ce qu’on appelle la Green UX ou éco-conception.
Durabilité : Le mot à la mode ?
Aujourd’hui, le mot « durabilité » est largement utilisé pour définir les processus, mesures et actions par lesquelles l’humanité peut éviter l’épuisement des ressources naturelles et maintenir un équilibre écologique. La durabilité comporte trois dimensions : sociale, économique et environnementale.
La durabilité est la capacité à assurer sa propre pérennité.
Le terme « durabilité » est aussi plus largement utilisé pour décrire les améliorations et optimisations en matière de surexploitation des ressources naturelles, d’opérations de fabrication, la consommation de produits, les comportements d’achat ou encore les développements technologiques.
Green UX : Le rôle de l’UX designer dans la durabilité
Il existe de nombreuses pratiques innovantes sur la façon dont les UX designers se mettent au service de la durabilité et développent aujourd’hui une UX verte et durable. Car le rôle d’un UX designer n’est-il pas de changer l’état d’esprit des utilisateurs ?
Nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés.
Albert Einstein
De notifications en faveur de comportements plus responsables à des animations conviviales pour orienter vers les produits à faible empreinte carbone, il existe de nombreuses façons de favoriser l’énergie verte, encourager l’inclusion ou la diversité sociale ou favoriser le consumérisme vert.
L’éco-conception, c’est surtout trouver le bon compromis entre l’efficacité d’un site web et son empreinte environnementale, souvent liée à une mauvaise conception.
Le poids des pages web a été multiplié par six entre 2010 et 2018.
Ecoconception web : les 115 bonnes pratiques, Frédéric Bordage, 2019
Quelques pratiques simples et efficaces pour réduire ses répercussions sur l’environnement
4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont été engendrées par le numérique en 2019, dont 25% imputables aux data center (centres de traitement et de stockage des données).
L’éco-conception devrait permettre de minimiser les pratiques web nuisibles et les émissions de CO2 :
- Réaliser un diagnostic green UX pour évaluer la compatibilité actuelle de votre site aux meilleures pratiques en matière d’hébergement, de design, de code (avec les outils gratuits comme Ecoindex ou Ecometer.
Google est le plus gros pollueur du web responsable à lui seul de 40% de l’empreinte carbone digitale.
- Créer des pages à la fois user-friendly et environment-friendly au design optimisé, pour favoriser son accessibilité (pas d’éléments superflus, d’images trop lourdes, d’animations inutiles qui grossissent l’empreinte carbone). Les sites mobile-first, ne conservant que le nécessaire, correspondent tout particulièrement aux recommandations Green-UX en offrant des temps de chargement optimisés, des interfaces sobres et conviviales à la manipulation facile et peu consommatrices en énergie.
- Adopter un design épuré : mettez fin aux effets superflus, aux démultiplications de polices d’écriture, privilégiez les icônes aux images… Minimisez les fonctionnalités inutiles qui alourdissent le code des pages et augmentent leur temps de chargement. Optimisez les images en diminuant leur poids et en privilégiant le format jpg (et mp4 pour les vidéos).
- Optimiser les mots-clés utilisés dans le référencement afin de les aligner avec des requêtes précises et de réduire le nombre d’interactions avec le serveur.
- Réduire l’encombrement numérique inutile : supprimez les fichiers lourds et gourmands en stockage lorsque vous n’en avez plus besoin. Ne favorisez pas le développement du cimetière numérique !
Le Web est la plus grande chose jamais construite. Il est utilisé par 4 milliards de personnes chaque jour et il est principalement alimenté au charbon. S’il était un pays, il serait le 4e émetteur de CO2 sur la planète derrière les Etats-Unis, la Chine et l’Inde.
James Christie, Experience Designer, SustainableUX
- Mettre en place un code propre et épuré (passage du Green Code Label) exploitant la mise en cache, minimisant les fichiers CSS, activant la compression GZIP, etc.
- Choisir un hébergeur « vert » : sélectionnez un hébergeur qui compense sa consommation d’énergie en plantant des arbres ou en obtenant des certificats d’énergie verte, et alimente ses serveurs à l’énergie renouvelable, voire produit sa propre énergie électrique.
Alors, à quand un label « green design » au Maroc ?