La Fondation Attijariwafa bank a organisé jeudi 05 Juillet à Casablanca, la 40ème édition de son cycle de conférences «Echanger pour mieux comprendre» sous le thème : «Création artistique : quelle place pour la jeunesse marocaine ?». Cette rencontre a été placée sous le signe du témoignage et du partage. Elle a permis à quatre jeunes créateurs marocains de diverses expressions artistiques, de partager leur passion ainsi que leur expérience respective qui les a conduits à la réalisation de leurs rêves. Au-delà de leurs témoignages, les quatre artistes ont également réalisé des performances artistiques qui ont rythmé le débat.
Dans un mot de bienvenue, Saloua Benmehrez, Directrice exécutive de la Communication Groupe, a, au nom de Mohamed El Kettani, Président Directeur Général du groupe Attijariwafa bank, mis en exergue la richesse culturelle qui caractérise le pays et qui constitue une véritable inspiration pour les jeunes dont la création artistique est aussi diverse que variée. «Nos jeunes ont la chance d’être nés et d’évoluer sur une terre qui a été le carrefour de grandes civilisations, et bénéficié de multiples influences qui se reflètent dans les diverses expressions artistiques représentées ce soir. Cette diversité témoigne, une fois de plus, des valeurs d’ouverture et de dialogue qui sont les nôtres, pour la compréhension de toutes les cultures du monde» a-t-elle déclaré.
En effet, les quatre artistes invités proviennent de milieux différents. Monia Rizkallah est violoniste à l’Opéra de Berlin, Mohammed El Bellaoui, alias Rebel Spirit, est artiste plasticien, Taoufik Hazeb, alias Don Bigg, est musicien et rappeur et enfin, Ayoub El Aiassi est réalisateur et metteur en scène. Sous la modération d’Abdelhak Najib, journaliste, écrivain et critique d’art et de cinéma, chaque artiste a partagé un pan de son parcours, de sa passion, des défis relevés et obstacles surmontés.
Monia Rizkallah a ouvert le bal en rendant hommage à son père qui lui a permis de cultiver sa passion pour le violon : «Mon père était analphabète, mais il adorait la musique. Quand nous étions petites, avec mes deux sœurs, il nous a dit qu’il fallait qu’on apprenne à jouer d’un instrument de musique. Ma sœur aînée a choisi le piano. J’ai fini par choisir le violon, un petit violon. Ma petite sœur a choisi la flûte. » Son intervention s’est conclue par une très belle prestation de Jean Sébastien Bach.
Avant de projeter «Maroc, Pays de football», une vidéo qu’il a réalisée dans le cadre du projet «Imagine 2026», Rebel Spirit a parlé de sa ville, Casablanca, et surtout de son quartier natal, Salmia, qui constitue sa principale source d’inspiration. S’il n’avait pas vécu dans ce quartier, il n’aurait pas découvert son penchant pour l’art urbain et l’art underground. «Là où j’habite, il n’y a pas d’espace. C’est un quartier-dortoir, mais je ne le quitterai jamais. C’est ma source d’inspiration.»
Ayoub El Aiassi a, quant à lui, partagé les étapes «accidentelles» de son parcours qui l’ont conduit vers ses passions actuelles, tout en insistant sur l’importance de la culture dans la formation des jeunes, pour en faire des modèles de réussite, porteurs d’espoir. «Malgré les temps qui semblent durs, nous sommes en train de vivre quelque chose sur le plan culturel et artistique d’important.» Des extraits de ses réalisations cinématographiques et documentaires ont ensuite été projetés.
En clôture, Don Bigg a évoqué les obstacles auxquels il s’est heurté dans sa jeunesse en se consacrant à sa passion, la musique. Il a invité les opérateurs privés et organismes financiers à investir davantage dans la musique qui est une industrie rentable à travers le monde. «Pour l’heure, le Maroc n’a pas une industrie musicale. Mais la volonté artistique existe. Pour suivre la tendance mondiale, celle de la démocratisation de l’art, les acteurs privés peuvent faire la différence en s’y intéressant.» Don Bigg a ensuite lu, en exclusivité, l’un de ses derniers textes.
A travers cette conférence-débat, la Fondation Attijariwafa bank ambitionne de confirmer une nouvelle fois sa volonté de promouvoir des échanges constructifs autour de thématiques socioculturelles qui mettent en avant l’avenir de la jeunesse et du pays.