Les RHs ne sont pas au bout de leurs peines. Ce n’est pas une transformation du digital qui attend leurs organigrammes mais bien une révolution et le dernier né des métiers dans le digital n’est pas pour leur faciliter la tâche : il s’agit d’un profil multidisciplinaire ce qui n’est pas simple à mettre dans une case.
Le constat est simple : dans le digital, le consommateur est de plus en plus « zappeur » et il faut trouver de nouveaux artifices pour retenir son attention et surtout l’engager, d’où le besoin d’une stratégie focus sur l’acquisition. L’intitulé génial pour caractériser cette approche est le growth hacking. Ce buzz word a été prononcé par le co-fondateur de Dropbox, Sean Ellis, pour poster l’annonce de son remplaçant. Utilisé par abus de langage pour désigner du piratage, le terme hacking signifie au sens large les activités visant trouver une solution, un plan D pour résoudre un problème, en l’occurrence ici trouver des solutions créatives pour booster la croissance.
Le profil à qui confier cette mission doit donc avoir des compétences en marketing mais aussi en data analytics et en coding ou du moins une très bonne connaissance technique afin d’être le plus autonome et créatif possible.
La philosophie du growth hacking est pensée autour de 5 axes du funnel comportemental :
Le growth hacker va étudier chacune de ces étapes du tunnel de conversion et les optimiser. Pour cela, son travail quotidien est de segmenter, faire des tests et analyser les données, encore et encore. En définitive, le growth hacking n’est pas une nouvelle technique mais plutôt une nouvelle façon de penser centrée sur la forte croissance du trafic. Pour illustrer les exemples de cette approche, des nombreux cas ont été cité dans les papiers sur ce sujet :
- Acquisition: Hotmail qui a intégré dans les emails des users un texte « PS : I love you, get your free email at hotmail » et qui a vu le nb de souscripteurs s’envoler de manière exponentielle par simple clic sur cette mention. Autre exemple, l’utilisation du frictionless sharing sur le mur Facebook par Spotify.
- Activation : l’utilisation de landing page minimaliste pour maximiser la conversion comme sur Groupon.
- Retention: l’exemple de Foursquare qui a utilisé de la gamification avec brio.
- Referral: l’exemple le plus marquant c’est l’intégration du share de Youtube en code embeded pour les blogs et websites et qui a permis à cette plateforme de devenir si populaire.
- Revenue: Booking.com a maximisé son tunnel de conversion en affichant des triggers psychologiques (une visibilité sur le nombre de visiteurs qui ont réservé, qui sont en train de regarder cette page au même moment, qui sont en train de réserver…) pour convertir les visites en action.
Au final, est ce que le growth hacker n’est pas juste un marketer des temps modernes ? Pas si sûr, car le growth hacking n’est pas un mix entre le produit et le canal puisque le produit est vu comme étant le canal.
Cette vision vient bouleverser celle plus traditionnelle où travaillent séparément le marketer et/ou communiquant chargé de générer du trafic et les développeurs opérants sur le site, suivant des objectifs différents.
C’est pour cela que généralement ces profils caméléon sont répandus dans les start up du web mais inconnus au bataillon dans les grandes boîtes. En effet, dans les best cases de growth, on cite généralement des acteurs du digital ayant comme dénominateur commun le fait d’avoir démarré en ayant peu de ressources alors que dans une grande structure, le reach passe par de l’achat media online.
Ce qu’il faut retenir :
Au final, ce qu’il faut retenir c’est que le growth hacking est un ensemble d’activité visant à booster de façon significative le trafic. Qu’il s’agit en général d’actions ingénieuses / virales et non pas simplement le résultat de mix media. Que l’expérimentation est importante mais qu’elle est corrélée à la data pour affiner au fur et mesure les idées et trouver la big idea qui permettra de rentrer dans une croissance auto-générée.
Reste à savoir quand est ce que l’on verra un job request avec cet intitulé au Maroc 🙂 Je mise sur 2017, et vous ?