Rabat a accueilli, le 18 février dernier, sa première édition du festival des conversations au Maroc. Intellectuels, entrepreneurs, artistes et dirigeants ont pris part à cette journée, qui s’est déroulée au Sofitel Rabat Jardin des Roses, à l’initiative de l’agence de communication marocaine, Soucoupe la Baraque. Le but de cette rencontre, converser sur la conversation, sur son rôle et sa place dans notre société actuelle. Un pari ambitieux, mais réussi avec brio. Petit tour d’horizon.
Dédier un festival à la conversation, cet art du 21ème siècle. Tel était le rêve un peu fou devenu réalité d’une agence de communication marocaine, Soucoupe la Baraque.
Spécialisée dans les conversations sur le digital, Soucoupe la Baraque explore et favorise les échanges. Mais plus que tout, elle ambitionne de générer des conversations utiles et réfléchies entre les marques et les internautes demandeurs d’interactivité, dans le cadre de services de community management et de gestion de la relation client sur les réseaux sociaux. Elle a donc logiquement imaginé une version marocaine du festival des conversations, persuadée qu’un tel évènement a toute sa place au Maroc, au sein d’une société qui fait de la conversation un festival en soit.
Un constat partagé par André Azoulay, qui a honoré le festival de sa présence : « La conversation, c’est cette capacité qui nous fait nous retrouver en dialogue, en fraternité, en respect et en écoute… La conversation chez nous (ndlr. Au Maroc) est centrale. Toutes nos belles traditions, on essaie toujours de les habiller de mots, de ce plaisir qu’on a à partager. Et les organisateurs ont justement pensé à partager avec nous cette expérience, que je trouve formidable ».
Grâce à une solide et fructueuse collaboration avec l’agence de communication française, Et Vous ? et le Digital Society Forum de Orange, le festival des conversations fut une journée riche en partages, échanges et conversations. Une cinquantaine d’invités et divers intervenants de renom, dont Sophia Akhmiss, Jihane Bougrine, Mounir Jazouli, Thierry Taboy ou encore Ahmed Ghayat, furent appliqués à converser avec passion et enthousiasme lors des trois salons qui rythmèrent la journée.
Le premier, qui eu pour thème la marque comme sujet de conversation a été enrichi par de nombreuses interventions de qualité, à l’image de Mounir Jazouli qui déclara, non moins sans un certain sérieux emprunt d’ironie : « Le plus ancien réseau social au Maroc, celui qui génère le plus de conversations, c’est « sinya d’atay » ».
Les différents espaces et formes de conversation furent à l’honneur lors du deuxième salon de conversation, avec une attention particulière portée à la dimension culturelle presque sociale de cette capacité commune à tous. Ahmed Ghayat s’est exprimé en ses termes : « la conversation intergénérationnelle est une urgence au Maroc. Il nous faut recrée des espaces communs et publics, des espaces au sein de nos quartiers où l’on pourrait converser ».
Le troisième et dernier salon porta sur le bonheur des conversations. Une conversation qui, par différentes formes – entre mots, gestes et notes de musique – mènent inéluctablement au bonheur ? La question reste ouverte, mais une chose est sûre selon Jihane Bougrine : « on a tous besoin de s’enrichir à travers les conversations ».