The Rolling Notes profite d’une rencontre avec Mounir Jazouli, Président du GAM, pour faire le point avec lui sur le dernier African Digital Summit et revenir sur cet événement qui à pris une dimension africaine dès sa deuxième édition.
Nous sommes passés du Moroccan Digital Summit à l’African Digital Summit et cela dès la deuxième édition. Pourquoi ce changement ? Et aussi rapidement ?
Notre vision pour le Digital Summit était clairement définie dès le départ : faire de cet événement le rendez-vous Digital annuel incontournable à Casablanca pour les africains mais également les internationaux s’intéressant au continent.
La mise en place de cette vision ne pouvait se faire qu’à travers une première édition marocaine permettant de fédérer l’ensemble des acteurs locaux autour de cette vision surtout en l’absence de rencontres similaires auparavant.
Comme annoncé à la fin de la première édition du «Moroccan Digital Summit» le 16 décembre 2014, le succès de la première édition nous a encouragés à passer rapidement à l’échelle continentale. Deux autres facteurs justifient également une évolution aussi rapide : Le développement continu de plusieurs annonceurs marocains sur le continent africain et la nécessité de les accompagner surtout sur le digital (qui échappe à la dimension géographique des média) ainsi que la croissance rapide du digital en Afrique et l’importance pour le Maroc de bien se positionner dans cette dynamique.
Vous avez reçu plus de 900 participants et près de 15 nationalités différentes. Comment expliquez-vous un tel succès ?
Les chiffres témoignent du succès de cette édition 2015 de «Africain Digital Summit» : 979 participants uniques venant de 15 pays et 35 speakers de 4 continents. Tous les acteurs étaient présents : Annonceurs, Marketeurs, Professionnels du Digital, Média et Agences de Communication… La conclusion est très simple : le digital fédère.
Les acteurs ont besoin de ce genre de grandes rencontres pour le contenu, pour l’échange, pour le benchmarking et pour les rencontres. Nous avons remarqué durant les deux éditions que le networking constitue une composante majeure de «l’expérience participant».
Concernant le positionnement continental, nous sommes satisfait de cette première expérience qui a connu la présence d’une quinzaine de participants représentant 6 pays africains (hors Maroc) mais le chemin est encore long pour installer définitivement l’African Digital Summit dans l’agenda des événements en Afrique comme unique et grande rencontre annuelle sur le digital «Client-side Marketers».
J’ai l’intime conviction que nos atouts et nos moyens ainsi que notre réseau à l’international nous permettrons de bien réussir ce défi.
Vous avez présenté les résultats de l’étude Digital Trends Morocco 2016. Quels sont les enseignements principaux à retenir ?
Les résultats de l’édition 2016 de l’étude DTM couvrent plusieurs aspects et présentent une mine d’informations et d’indicateurs sur le marché. Quelques indicateurs nous interpellent en tant que corporation notamment :
- 74% des annonceurs disposent d’une stratégie digitale et dans 90% des cas, cette stratégie digitale est déclinée de la stratégie globale Marketing & Communication.
- 39% des annonceurs (principalement PME) comptent recruter en 2016 des ressources dédiées au Digital.
- Le français reste la langue la plus utilisée par les annonceurs pour leurs actions de communication digitale avec une évolution de l’utilisation de l’anglais.
- Plus de la moitié des annonceurs accordent moins de 10% de leur budget au Digital et 84% comptent augmenter leur budget dédié au Digital en 2016.
- Plus d’un tiers des annonceurs ne connaissent pas la CNDP et la réglementation relative à la protection des données à caractère personnel.
Ces indicateurs nous permettent de mieux orienter nos actions et initiatives.
A l’occasion de l’une de vos interventions, vous avez déclaré que le néo-marketeur est avant tout un technologiste. Dites-nous en plus et comment voyez-vous l’évolution du métier ?
Je pense que c’est la meilleure époque d’être dans le marketing et la communication, au vu des possibilités de communication et d’engagement qui ne cessent d’évoluer. Mais en parallèle, les défis auxquels nous sommes confrontés n’ont jamais été aussi importants et surtout très évolutifs.
Pour s’y adapter, nous marketeurs, sommes condamnés à devenir sociologue, psychologue ou encore ethnologue, nous sommes condamnés à devenir statisticiens et experts en data et nous sommes surtout condamnés, dans le cadre de l’exercice de nos fonctions au quotidien, à rendre compte, en plus bien sûr de nos directions générales, aux différents publics de nos organisations et aux multiples parties prenantes composant notre environnement.
Nous sommes condamnés à savoir et à suivre tout ce qui se dit ou se fait sur nos marques par des tiers. Et nous devons au milieu de tout cela, créer du contenu, raconter des histoires, divertir, engager des communautés et les entretenir.
C’est la meilleure époque d’être marketeur mais à condition d’être un bon neo-marketeur. Et un bon Neo-Marketeur est obligatoirement un technologiste. Le cabinet de recherches technologiques Gartner, avait prédit en 2012, que les Directeurs Marketing vont passer en 2017, plus de temps sur la technologie que sur les autres aspects de leur métier. Une nouvelle fonction exécutive commence déjà à émerger au milieu de cette transformation, Il s’agit du : Chief Marketing Technologist (CMT).
L’avenir est au Marketing avec nos consommateurs et pas pour nos consommateurs.
L’année précédente, vous aviez lancé un appel aux acteurs du digital pour que ceux-ci s’organisent afin de permettre une meilleure lisibilité de l’offre. Qu’en est-il depuis ? Y a-t-il eu des initiatives ?
Au lendemain de la première édition et du lancement de l’appel des annonceurs avec ses 9 points, nous avons commencé à travailler sur la mise en place d’un certain nombre d’actions avec les partenaires et les autres parties prenantes. Il y a eu, entre autres, plusieurs d’actions de sensibilisation et de vulgarisation avec la CNDP, des contacts avec Le Maroc Digital, une initiation du projet de la mesure d’audience, etc. Il s’agit globalement de chantiers sur le moyen et long terme sur lesquels le travail continue avec la commission digitale du GAM et les autres acteurs du secteur.
Quelle(s) surprise(s) nous réservez-nous pour la troisième édition de l’ADS ?
L’événement gagnera en maturité et en notoriété et nous accompagnerons cette évolution par des nouveautés et des améliorations sur plusieurs aspects que nous dévoilerons aux moments opportuns.